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Affichage des articles du août, 2012

LA SYMÉTRIE ET L'ANTITHÈSE DANS LE THÉÂTRE TRAGIQUE D'ISAAC DE BENSERADE (3)

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b)   la mort d’Achille et la dispute de ses armes Dans La mort d’Achille , Benserade centre l’intrigue sur la mort du héros éponyme, et il la déplace ensuite, dans l’acte V vers la dispute de ses armes, qui se fait entre Ajax et Ulysse. Nous ne rencontrerons pas le même type d’intrigue ici. Dans Cléopâtre , les deux histoires étaient étroitement liées et parallèles. Dans La Mort d’Achille elles se succèdent, il y a entre elles un lien causal, donc il n’y a qu’une ligne du temps, et elle est linéaire. De prime abord, lors de la première lecture, on est amené à conclure que la pièce est assez mal proportionnée en ce qui concerne les règles de la rhétorique. En effet, la plus grande partie de l’œuvre, ou plus précisément les quatre premiers actes, sont tous sous le signe du genre délibératif. L’action – mais non pas l’intrigue – est plutôt statique et on ne peut qu’attendre un élément qui viendrait perturber le cours de l’histoire. Briséide exhorte Achille à recevoir la f

LA SYMÉTRIE ET L'ANTITHÈSE DANS LE THÉÂTRE TRAGIQUE D'ISAAC DE BENSERADE (2)

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I)   Une double mise en intrigue a)   une histoire d’amour et//ou une histoire de mort Si nous nous penchons sur le côté dramaturgique des tragédies de Benserade, nous nous apercevrons immédiatement que l’action se développe sur deux plans. La tension dramatique est portée au carré grâce à la mise en œuvre de deux histoires, l’une tout aussi importante que l’autre en ce qui concerne la compréhension de l’œuvre et du message véhiculé par elle. Nous examinerons d’abord la mise en intrigue dans Cléopâtre puisque ici les deux intrigues sont intrinsèquement liées et interdépendante. Cette structure dramaturgique se montre particulièrement appropriée pour mettre en exergue le système de la composition symétrique bipolaire. Il s’opère un rapport gémellaire de la première et de la deuxième histoire où l’on ressent l’existence simultanée de l’amour et de la mort, et tout se passe comme si l’un se fondait dans l’autre. Benserade joue sur ce qu’on peut presque appeler une iso